Elisabeth Sparkle, une ancienne actrice star, anime depuis plusieurs années une émission de fitness en matinée. Un jour, son patron lui annonce qu’elle est devenue trop âgée et met un terme à son contrat. Anéanti, Elisabeth décide de se prêter à une étrange expérience qui consiste à se faire injecter un produit capable d’engendrer une version optimisée d’elle-même. Version qui ne va pas tarder à prendre un peu trop de place…
Prix du scénario au dernier Festival de Cannes, The Substance arrive enfin en salle précédé d’une réputation plus que sulfureuse. Un film porté par la réalisatrice française Coralie Fargeat qui nous avait gratifié, avec Revenge, de l’un des pires navets de l’histoire du cinéma français, ici heureusement plus en forme…
Demi Moore est retour
Demi Moore est donc Elisabeth Sparkle, une star d’Hollywood confrontée au machisme et au jeunisme d’une industrie qui considère qu’après 50 ans, les femmes n’ont plus rien à faire au cinéma ou à la télévision. L’intention de Coralie Fargeat, qui a aussi écrit le scénario de The Substance, est claire. La française entend taper fort, là où ça fait mal. Une démarche qui fait sens dans le contexte actuel, qu’elle a ainsi illustré en compagnie de Demi Moore, que l’on avait plus vue au cinéma dans un rôle aussi intense depuis bien longtemps. Une actrice qui disserte donc sur un triste état des lieux, au sein d’un film cauchemardesque qui doit beaucoup (voire tout) à David Cronenberg.
Body Horror
En connexion directe, un peu trop d’ailleurs, avec David Cronenberg, le patron du genre body horror (où les corps se distordent au cœur d’histoires viscérales de transformations et de mutations), mais aussi avec Stanley Kubrick, auquel elle emprunte beaucoup de choses sans trop de finesse, Coralie Fargeat est tout de même parvenue à emballer un film il est vrai marquant.
Plutôt réussi, en tout cas intriguant et frontal dans sa première partie, totalement ridicule car outrancier et bourrin dans sa seconde partie, The Substance parvient néanmoins à attirer l’attention et à la retenir. À grand renfort de stratagèmes bien racoleurs mais servi par un propos pertinent et juste, ce long métrage n’invente donc pas grand chose mais propose néanmoins un spectacle jusqu’au-boutiste. À tel point qu’il est juste d’insister sur le fait qu’il contient des images qui peuvent heurter la sensibilité des plus jeunes. The Substance qui permet dans tous les cas d’apprécier les puissantes performances de Demi Moore et de Margaret Qualley.
Image : Working Title Films/A Good Story Blacksmith